« L’OPTIMISME DE LA VOLONTÉ » NOTRE CONTRIBUTION AU CONGRÈS 2015 DU PARTI SOCIALISTE





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Quel contraste entre la difficulté d’être un militant socialiste sur le terrain et le besoin de gauche si éclatant que réclame l’état de la France !
Pourquoi ne pas le reconnaître ? C’est parfois difficile de militer au nom du Parti socialiste aujourd’hui. Sinon pourquoi serions-nous si peu nombreux ? Cela doit-il nous décourager, nous faire changer de trottoir ? Assurément non. Mais à quoi bon un congrès, si nous ne regardons pas les problèmes en face, si nous ne les affrontons pas, pour les résoudre et reprendre avec confiance le chemin de l’action militante collective ?
C’est difficile, d’abord, parce que notre action au gouvernement désarçonne. C’est difficile parce que le paysage politique donne parfois l’impression d’un grand dérèglement : une gauche qui s’aventure parfois à droite, une droite qui se sent bien à l’extrême droite et une extrême droite qui réclame plus d’Etat et de protection sociale et agrège les classes populaires. C’est comme si les choses n’étaient plus tout à fait à leur place.
C’est difficile ensuite, parce que cette politique nous divise et l’expression publique de ces divisions écœure davantage nos électeurs. Mais ne confondons pas les causes et les conséquences. L’expression de désaccords entre socialistes au sein du gouvernement ou du parlement est la conséquence d’une politique au même titre que l’abstention des électeurs de gauche aux élections municipales et européennes. « La responsabilité, c’est l’unité » entend-on. Encore faut-il éviter de provoquer la division de son propre camp par des déclarations ou des décisions éloignées de nos convictions communes pour ensuite exiger l’unité au nom du péril du Front national qui menace. Le Front national ne monte pas en raison des divisions des socialistes. Il monte en raison des impasses de nos politiques.
C’est difficile aussi parce que nous ne portons pas nous-mêmes, politiquement et collectivement, les conquêtes indiscutables des trois premières années du quinquennat de François Hollande, comme si celles-ci étaient honteuses, placées au second plan de la sacro-sainte lutte contre les déficits publics. La refondation de l’école de la République, les 34 plans industriels et le « made in France », les lois sur la transition énergétique, le logement, l’avenir de notre agriculture, l’économie sociale et solidaire ou la consommation, ont réarmé notre économie et créé des droits nouveaux dans la vie quotidienne des français… Mais voilà que ces conquêtes sont aujourd’hui remises en cause, par nous-mêmes la plupart du temps en raison de la rigueur budgétaire qui s’impose, selon les exigences de Bruxelles en matière de libéralisation de notre modèle social. Nous fragilisons ce que nous avonsnous-mêmes bâti.
C’est difficile enfin parce que les valeurs de nos compatriotes semblent rallier naturellement les discours d’ordre, d’autorité et de sévérité et de moins en moins ceux de solidarité et de progrès social. La société apparait plus égoïste, individualiste, réactionnaire et plus hostile qu’auparavant à nos idéaux d’égalité. Nous voilà acculés, sur la défensive, contraints de faire la démonstration de la « modernité » de nos solutions. Il faudrait être réaliste plutôt que socialiste, pragmatique plutôt que progressiste, obéir au monde tel qu’il est. C’est oublier Jaurès dont nous venons de célébrer le centenaire de la mort qui ne proposait pas d’obéir au réel mais de partir du réel pour aller à l’idéal. Jaurès vaut mieux qu’un hommage nostalgique. Il nous invite à l’action.
Et pourtant…
Et pourtant, jamais il n’a été aussi évident d’être de gauche. La crise financière dont les économies européennes ne se sont toujours pas relevées était une invitation à libérer l’économie mondiale de la tyrannie à court terme des marchés. Cette crise appelait à repenser notre modèle de développement tant au niveau de l’entreprise en favorisant l’investissement plutôt que les dividendes qu’au niveau macro-économique par une lutte sans merci contre le dumping fiscal, l’évasion et la fraude fiscales.
Et pourtant, jamais le résultat des politiques libérales n’a été aussi unanimement condamné.
Voilà les Etats sommés de se désendetter sans délais, au mépris des investissements indispensables en matière de protection de l’environnement ou d’éducation. Voilà l’Etat à nouveau accusé « d’empêcheur de s’enrichir tranquille » et le travail se réduit à une charge pour les entreprises. Les Etats si prompts à sauver le système financier sont désormais astreints à une cure drastique d’amaigrissement pour libérer l’initiative et la croissance. Quels sont les résultats de ces politiques d’austérité, de rigueur, de sérieux budgétaire et de libéralisation ? La dette n’a pas diminué mais bondi. Le chômage a explosé. La zone euro est entrée en déflation. Et jamais les inégalités économiques et sociales n’ont été aussi fortes. La crise financière appelait l’irruption de la démocratie et de l’intérêt général dans l’économie mondiale. Nous nous découvrons hélas, 7 ans après le début de la crise encore moins souverains que nous ne l’étions avant la chute de « Lehman Brothers ».
Dès lors, c’est la politique toute entière qui doit être interrogée…
Le lien de confiance entre les citoyens et leurs gouvernants ne peut pas être durablement affaibli. Le sentiment que le vote est inutile et que l’essentiel se décide ailleurs que dans nos institutions démocratiques ne peut pas s’installer. Qui décide ? Qui décide vraiment ? Que vaut réellement mon vote ? Quel poids pèse-t-il quand ceux que j’élis concèdent eux-mêmes ne détenir qu’une fraction marginale du pouvoir. Quelle utilité a mon suffrage quand droite et gauche semblent s’accorder sur une seule et même politique économique ? L’essor des théories complotistes est un des symptômes contemporains les plus nauséabonds de l’expression, par nos compatriotes, d’une perte de contrôle de leur vie et de celle de la nation.
Confrontés à l’exercice du pouvoir, nous sommes naturellement contraints de tenir compte de la réalité. En son nom on justifie petites inflexions et renoncements purs et simples qui alimentent la chronique des différences entre les 60 engagements de François Hollande et la politique conduite depuis mai 2012. Mais qui peut sérieusement faire le procès à un dirigeant d’adapter ses réponses à la réalité, aux rapports de forces existants, aux moyens disponibles ? Personne. Sauf à se désintéresser des changements réels et à se complaire dans les postures et l’incantation. Mais le réalisme ce n’est pas non plus la résignation au monde tel qu’il est. Le réalisme ce n’est pas la soumission aux axiomes de l’adversaire. Le réalisme ce n’est pas de chercher récompenses et satisfecit de ceux qui ont juré la perte des conquêtes sociales dont nous sommes à la fois les héritiers et les responsables. Cette résignation ne nous sera pas pardonnée. Personne ne nous demande de raser gratis. Nos compatriotes sont conscients des efforts à accomplir pour améliorer la situation économique de la France. Mais leur lucidité appelle de notre part exemplarité et volonté et pas obéissance et soumission. Le spectacle de l’impuissance politique ne peut tenir lieu de projet.
De la République qui me garantit des droits à la société qui ne doit pas contrarier mes désirs, la France migre surement vers un modèle d’inspiration libérale en contradiction avec les ressorts historiques profonds de notre nation. Et c’est ainsi par exemple que l’on franchit sans s’en rendre compte une frontière théorique cruciale en abandonnant le principe du droit au repos dominical au profit de la liberté individuelle théorique de travailler le dimanche. Historiquement la gauche française s’est battue pour libérer du temps et réduire la durée du travail. Désormais, elle milite pour le « droit » individuel de travailler, là où elle avait auparavant conquis le droit collectif de se reposer et de se retrouver. C’est exactement le même raisonnement qui a conduit les britanniques à créer un contrat de travail où le salarié peut exercer son « droit », sa « liberté » de renoncer à ses droits.
Au fond, le libéralisme est une vision pessimiste de l’avenir qu’on veut nous infliger, une vision qui, si elle semble inviter chacun à prendre sa place à la table de la mondialisation, valide dans les faits le primat de la loi du plus fort, du mieux né, du mieux loti, du mieux doté. Sombre dessein.
A la faveur d’une crise qui n’en finit plus, du pessimisme qui croit, les conversations reprennent de plus en plus souvent la ritournelle du « c’était mieux avant » ou « l’herbe est plus verte chez le voisin ». D’idées noires en idées noires, ce sont les forces politiques qui prêchent le désespoir qui prospèrent. « A 20 ans, je n’avais déjà plus que du passé », disait Céline. C’est contre cette vision tragique de notre avenir, ce pessimisme de la volonté, si bien incarnée par la droite extrême que la République doit se régénérer. 
Jamais la gauche n’a été aussi nécessaire…
Jamais le besoin de République ne s’est autant fait sentir. Mais soyons clairs : une République vivante, une République présente, une République tangible. La République à construire doit reconquérir l’esprit et le cœur de tous ceux qui n’étaient pas dans les rues le 11 janvier. Il faut commencer par arrêter de nous payer de mots sauf à prendre le risque d’une catastrophe démocratique. En France, l’instrument par lequel la promesse républicaine d’égalité se réalise, c’est l’Etat. Il était illusoire de penser sans conséquences, la réduction des moyens directs de l’Etat, de ceux délégués aux collectivités locales ou aux acteurs associatifs. Moins d’Etat c’est moins d’action publique donc moins d’égalité, donc moins de République. Moins d’état c’est aussi souvent moins de droits et donc moins de liberté de décider et une nouvelle fois moins de République. En France, dans ce vieux pays égalitaire, protestataire mais républicain, on ne démantèle pas l’Etat ni son modèle social impunément.
Il est temps de se ressaisir. Si nous devons être lucides sur la difficulté de la tâche, il ne faut surtout pas nous abandonner à la fatalité d’une situation trop complexe ou d’un rapport de force top défavorable et nous résigner. Partout, on demande des biens communs. Partout, on veut créer une nouvelle économie collaborative, une démocratie plus aboutie. Au niveau européen, le dogme austéritaire commence à se fissurer. Dignité, maîtrise de son destin, remise en cause de l’individualisme, le repli identitaire ne peut être la réponse à ces aspirations. La course entre les réactionnaires et nous est engagée : la gauche peut et doit regagner dans les têtes. L’enjeu de cette bataille ? Rien de moins que l’avenir de la République. Renouons avec l’optimisme de la volonté. 
C’est dans ce sens que s’inscrivent les propositions qui suivent.

La santé, notre bien commun


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La santé, notre bien commun

Un rapport de l'OMS plaçait en 2000 la France en tête d'une liste de 191 pays concernant les performances du système de santé. L'INSERM a dans la même période démontré que les progrès de santé s'étaient effectués dans notre pays sans parvenir à résorber les inégalités sociales de santé. Inégalités sociales et état de santé sont aujourd’hui devenus indiscutables. Le fait que notre système de santé et notre système d'assurance maladie n’est plus en capacité d’empêcher les inégalités de santé engendrées par les inégalités sociales est un grave constat d’échec. Les inégalités sociales de santé ne se résument pas à des inégalités de ressources. Celles-ci sont à l’origine de l'aggravation de tous les éléments environnementaux. Avant le développement de notre économie et la transition d’une économie agrarienne à une économie industrielle au XIXe siècle les principaux problèmes de santé environnementaux étaient la quantité et la qualité de l’alimentation, trouver de l’eau potable, l’hygiène de l’habitat et des villes auxquels sont associés les maladies infectieuses et la mortalité infantile. Dans le même temps où l’on s’éloignait des anciens risques environnementaux et que les maladies infectieuses reculaient, l’industrialisation, la production de masse, notamment dans le secteur agricole, et l’urbanisation ont amené à se développer de nouveaux risques environnementaux pour la santé. En raison de l’apparition d’un multitude de nouvelles molécules chimiques et de substances toxiques susceptibles de s’accumuler dans l’eau, l’air ou les aliments que nous consommons des pathologies chroniques comme les problèmes respiratoires, les cancers ou encore les troubles prennent une importance considérable et de plus en plus grandissante dans les problèmes de santé.

Inégalités sociales et inégalités de santé

Il est aujourd’hui certain que les inégalités sociales influent sur l'état de santé. Les Français les plus démunis sont aussi ceux qui sont les plus exposés aux cancers, maladies cardio-vasculaires et aux pathologies mentales. Aujourd’hui en France la population au plus bas de l’échelle sociale est la plus touchée par les inégalités de santé, l’urgence étant de vivre voire de survivre. Ainsi en 2004, 13% des patients déclaraient avoir renoncé à des soins. Ils étaient 24% en 2010, ce chiffre atteignait 32% chez les bénéficiaires de la CMU.

Au-delà, les inégalités sociales ont un impact sur l'espérance de vie. Les écarts se sont creusés depuis les années 1990, ainsi l’espérance de vie d'un homme de 35 ans est inférieure de 9 ans pour un ouvrier par rapport à un ingénieur. De la même manière un cadre a un risque deux fois moins élevé qu’un ouvrier de décéder entre 35 et 60 ans. L'écart d'espérance de vie en bonne santé entre un cadre et un ouvrier est de 10 ans, le cadre pouvant espérer vivre en bonne santé jusqu’à 69 ans, 59 ans pour l’ouvrier. Face à ce constat, refaire de la retraite à 60 ans à taux plein, c’est-à-dire 75% du salaire de référence soit les 10 meilleures années dans le privé ou les 6 derniers mois dans le public, la norme apparaît particulièrement actuel et urgent.

Face à ce constat, trois éléments sont à prendre en compte pour améliorer rapidement et durablement l’état de santé des Français et en priorité des plus précaires. Le travail d’abord, les moins qualifiés sont les plus exposés aux risques dépressifs liés au travail. Avec le développement des outils d’évaluation de la performance de chaque salarié et des salariés entre eux dans les entreprises, les risques dépressifs et de stress au travail, avec parfois comme finalité le suicide sur le lieu de travail, sont de plus en plus préoccupants. Le lieu de résidence ensuite : on est plus ou moins en meilleure santé en fonction de son lieu de résidence. Selon la DREES un tiers des résidents en zone urbaine sensible se déclare en mauvaise santé contre un quart ailleurs. De plus les personnes se déclarant en mauvaise santé sont surreprésentées dans les quartiers à très fort taux de chômage avec 32% contre 22% pour les quartiers dont le taux de chômage est plus faible. Le niveau d’instruction enfin, selon la même étude de la DREES les personnes de niveau Bac se déclarent en moins mauvaise santé que les personnes sans diplôme, le niveau d’instruction jouant un rôle dans la réception des messages de prévention et les recommandations sanitaires.

Faire de la prévention et de l’éducation à la santé une réalité

La santé ne se résume pas qu’à sa dimension thérapeutique. La prévention est toujours autant mal estimée, que ce soit dans les formations des professionnels de santé ou dans la société. Les associations, les professionnels de la prévention doivent toujours faire plus avec moins. Il faut que cela cesse. La politique de santé publique doit reprendre ces éléments en main et lancer une dynamique autour de l’éducation à la santé et de la prévention. Le développement toujours constant de maladies chroniques semblables au diabète, le retour de certaines IST, les troubles de la nutrition rend une politique de prévention ambitieuse liant éducation à la santé, prévention et promotion de la santé plus que jamais nécessaire. Toutes les populations ne sont pas touchées par les messages de prévention aussi pour toucher toutes les populations il est nécessaire que la prévention-santé soit financée à la hauteur des besoins par l’État et la Sécurité sociale et s’appuie sur les acteurs médicaux et sociaux de terrain : médecins, services de prévention, associations de dépistage et de prise en charge de maladies chroniques, centres de santé, médecins et infirmières scolaires. Nous disposons d’observatoires régionaux de la santé produisant des études pertinentes sur l’état de santé des populations locales, c’est pourquoi la politique de prévention doit prendre en compte les contextes locaux et être déclinées localement. Afin de casser les déterminants sociaux dans l’état de santé, il importe d’inscrire dans les programmes scolaires et de mettre en place dans les écoles, collèges et lycées des séquences d’éducation à la santé avec une formation des enseignants sur ces questions. Nous ne pouvons parler de prévention sans rendre hommage au travail de la mutualité et des mutualistes qui la compose. La Mutualité est un acteur important de la prévention qu’elle décline de manière générale ou spécifique selon les métiers et les problématiques propres qui y sont liées, c’est pourquoi nous devons soutenir la Mutualité et en faire un acteur majeur de la prévention et de la promotion de la santé.

La santé a un prix inestimable, des coûts socialisables : pour une protection sociale universelle !

Entre 2001 et 2010 les coûts directs de la santé dans le budget des ménages hors cotisations sociales a explosé. Sous Sarkozy franchises médicales, déremboursements, suppression de la prise en charge à 100% pour certaines pathologies, augmentation du forfait hospitalier ont pénalisé ceux qui sont malades et durablement dégradé les conditions d’accès aux soins des Français. Seul un euro sur deux est remboursé pour les soins courants, les soins dentaires sont remboursés à 30% et les soins optiques à seulement 4%. L’augmentation de la TSCA et de la taxe CMU pesant sur les mutuelles a amené mécaniquement à l’augmentation des cotisations mutualistes, favorisant ainsi la démutualisation. Les dépassements d’honoraires sont considérables et nous ne pouvons que déplorer le fait que ces pratiques perdurent malgré la négociation organisée par Marisol Touraine entre les syndicats de médecins et les représentants des organismes complémentaires en 2012. 7% de la population n’ont pas de complémentaire santé, 22% des Français les plus modestes. Dans un contexte où la santé devient de plus en plus un bien marchand, ceux qui sont les plus touchés par les inégalités sociales face à l’état de santé sont aussi ceux qui ont le moins les moyens de se soigner. Où est passé  notre système solidaire ?!

La financiarisation de l’économie a fait exploser les prélèvements financiers sur les entreprises au détriment de l’emploi. Ce coût du capital pèse sur l’évolution de la masse salariale, le développement des entreprises, l’industrie et pompe les recettes de la Sécurité sociale. Pour plus de profits, plus de délocalisations, moins d’emplois donc moins de cotisations. Quelles réponses ont été apportées ces dernières années ? Fiscalisation par des taxes diverses et variées, projet de TVA dite « sociale » sous Sarkozy, pacte de solidarité sous François Hollande, les attaques contre le système de protection sociale pour toujours plus de baisse de « charges » pour les entreprises et la dérive vers un système assurantiel individuel sont inquiétantes au plus haut point. Nous devons renouer avec le principe qui sous-tendait la construction de notre système de sécurité sociale : « À chacun selon ses besoins, y contribuant selon ses moyens. » Malgré le déficit de la sécurité sociale, c’est possible ! L’argent existe pour réorienter les moyens nécessaires au comblement du « trou de la sécu ». Tous les ans le budget de l’État est grevé de 20 milliards d’euros par le CICE, malgré une inefficacité économique éprouvée, 82 milliards d’euros de niches fiscales, près de 50 milliards d’euros de niches sociales, 20 milliards d’euros de fraudes aux cotisations qui sont le fait du patronat. La crise systémique actuelle du capitalisme et les déséquilibres financiers des comptes de la Sécurité sociale servent d’argument à la baisse de la prise en charge au nom de la « compétitivité » et du « coût du travail ». Pourtant le niveau de ces richesses nationales détournées de leur utilité sociale montre que l’on pourrait refinancer notre système de sécurité sociale sans remettre en cause le droit des Français à se soigner. A contrario, ces moyens retrouvés pourraient permettre de répondre aux préoccupations des Français et aux nécessités sanitaires et sociales en augmentant les taux de remboursement à 100% par l’Assurance malade pour les soins courants, en réalisant la retraite à 60 ans et à taux plein, en créant véritablement une cinquième branche de la Sécurité sociale prenant en charge à 100% la perte d’autonomie et en recréant un accès au service public de santé sur tout le territoire avec un accès à l’hôpital partout et pour tous.




Le sport pour la santé

Les bénéfices de l’activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer. Le sport a un effet de manière globale sur les maladies cardio-vasculaires, les troubles du métabolisme, certains cancers, les maladies respiratoires et certaines maladies liées à la vieillesse selon de nombreuses études épidémiologiques. Nous savons que la pratique d’une activité physique et sportive par les Français est insuffisante, que ce soit en temps et en régularité, et ce à tous les âges de la vie.

Au-delà de ses bienfaits sur l’état physique des personnes s’y adonnant, le sport c’est aussi des organisations et du lien social : associations, clubs, animateurs, intervenants font que différentes pratiques sportives sont mises à disposition des individus, pour tous les publics, y compris ceux qui sont touchés par des contraintes liées au handicap. Aujourd’hui cet accès aux pratiques sportives est inégalitaire selon les territoires, les activités sportives extrascolaires notamment, et dépendent lourdement des infrastructures mises à disposition du mouvement sportif par les communes, des moyens de transport et de l’importance politique que certaines municipalités lui accorde. De ce point de vue il importe de rénover et d’enrichir l’offre en équipements sportifs du quotidien et non pas seulement construire de grands stades de football. Ces questions de bienfaits des activités physiques et sportives doivent être intégrées dans une réflexion plus globale en termes de santé publique en promouvant la recherche conjointe entre les champs du sport et de la santé. Une nouvelle politique sportive doit être développée dans cette perspective de « sport-santé » avec des moyens suffisants pour assurer son développement en définissant les besoins dans les territoires et en établissant des programmes locaux de promotion des activités physiques et sportives pour un accès de tous. Paradoxalement bien que tous s’accordent pour reconnaître les bienfaits du sport, les moyens attribués par l’État sont en constante diminution, les moyens reposant aujourd’hui essentiellement sur les collectivités et le mouvement sportif. Eu égard au contexte d’économies budgétaires, nous ne pouvons que nous inquiéter de l’évolution de la situation et de l’affaiblissement du mouvement sportif.



Contre les lobbies des médecins et de l’industrie pharmaceutique, un système de santé public !

Après les dégâts causés par la loi HPST, la mise en concurrence entre hôpitaux publics et privés et les réductions budgétaires de l’hôpital public, le système de soins français et ses professionnels sont en souffrance. Moderniser et améliorer le système de santé passe par le rendre plus juste. À l’heure où le renoncement aux soins explose, où les inégalités dans l’accès aux soins se creusent, permettre à chacune et chacun d’accéder aux soins qu’ils sont en droit d’attendre est d’une impérieuse nécessité.

Au sortir de leur formation nombre de médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, cherchent à maximiser l’investissement qu’ils considèrent avoir fait dans leurs études (investissement à relativiser étant donné que c’est l’État qui forme dans ses universités publiques la majorité des médecins) d’où une concentration des médecins dans les zones urbaines. Avec le départ à la retraite des médecins exerçant en zone rurale, nos campagnes se vident et des citoyens se trouvent parfois à plusieurs dizaines de kilomètres d’un médecin. Nous devons assumer d’être de gauche et rompre avec l’exercice libéral de la médecine. Un système de soins dans lequel les médecins sont fonctionnaires permettrait à l’État de répartir également sur le territoire les praticiens qu’ils soient généraliste ou spécialiste, mais également de rémunérer les praticiens selon une grille indiciaire semblable à celle existant dans la fonction publique et de leur assurer un salaire décent peu importe la taille de leur patientèle. Au-delà, le médecin n’ayant plus comme impératif de fidéliser sa patientèle, il n’aura aucun intérêt dans un système public à être complaisant ou à exiger des dépassements d’honoraires. Un système de soins public, c’est l’assurance que tous les citoyens puissent se faire soigner peu importe leurs moyens.

L’industrie pharmaceutique possède une certaine emprise sur la politique du médicament et les prescriptions. Avec plus de 21 milliards d’euros en 2009, les remboursements de médicaments représentent le premier poste de dépense en soins de ville. Molécules modifiées à la marge pour relancer le brevet, politique tarifaire guidée par les seuls intérêts des laboratoires, stratégies d’optimisation fiscale de ces mêmes laboratoires alors qu’ils profitent largement du système de soins français, augmentation artificielle des prix, retrait de produits utiles mais peu rentables, usage de ressources publiques par les laboratoires sans tenir compte de l’intérêt général, il devient nécessaire que l’État investisse ce champ de la politique du médicament avec un pôle public du médicament doté de moyens industriels publics.. Laisser au secteur privé la recherche et la fabrication des thérapeutiques, c’est laisser le marché décider quelle pathologie sera soignée ou non. Avec de tels programmes et la fabrication des médicaments par une entreprise publique, le coût des médicaments baissera puisque l’État n’est pas soumis à l’impératif d’un profit immédiat et maximal et n’a pas d’actionnaires à rémunérer. Les laboratoires privés ayant perdu en rapport de force, les médecins ne seront plus « incités » à prescrire tel médicament plus qu’un autre. Les critères de rentabilité financière étant déterminants pour les actionnaires des grands groupes pharmaceutiques, les dérives majeures que nous avons connues du contrôle et de la transparence sont à l’origine de bien des scandales sanitaires. Elles trouvent leur origine dans cette recherche obsessionnelle du profit maximal et dans la collusion et les conflits d’intérêts manifestes des acteurs intervenant dans les organes d’évaluation et de mise sur le marché de spécialités médicamenteuses. Supprimons la publicité sur les médicaments, rendons possible l’information sur le médicament à destination du public, rendons publics les comptes-rendus des instances ayant à traiter du médicament, rendons possible la centralisation et la traçabilité de toutes ces informations à partir d’un portail public unique mis en œuvre sous la responsabilité d’une autorité administrative indépendante afin de mettre fin aux conflits d’intérêts et rassurer les Français sur la sécurité des produits médicamenteux qu’ils consomment. Une politique sanitaire de gauche doit porter la démocratie sanitaire et sociale en étendard. Si une autre politique du médicament et un service public de la santé sont possibles, il en va de même pour la démocratie sanitaire. Aujourd’hui nombre d’associations s’investissent dans le champ de la santé : associations de patients, de médecins, de lutte contre le cancer ou d’autres pathologies, souvent rares, etc. Nous devons les intégrer dans les conseils et les collèges des instances liées aux soins dans le but d’améliorer le service rendu par un contrôle démocratique des représentants des usagers.

Une seule logique doit guider notre action : les besoins humains. Un seul principe doit nous orienter : le courage. Le courage pour oser rompre avec les dogmes libéraux, mener la bataille culturelle sur la question de la protection sociale et de son financement, du système de soins public, de la nouvelle politique sportive et d’un changement radical dans la politique du médicament que nous voulons. Le changement, c’est une amélioration rapide et durable de l’état de santé des Français. Leur permettre de nouveau d’accéder aux soins, élargir les droits, rétablir l’égalité entre les différentes conditions sociales c’est montrer de manière tangible l’action de la gauche au pouvoir et la meilleure manière de lutter contre la spirale des défaites que subit notre Parti.





Premiers signataires : Franck LESUEUR-BONTE (CF 59), Roberto ROMÉRO (CN, VP CR Île-de-France), Alexis DEBUISSON (59), Pascale PAVY (BF 59, CR Nord-Pas de Calais, CM), Leïla FRAT (59), Faustine BALMELLE (59)

Signataires :

  • Les membres des instances fédérales : Eloïse VENANCIO ( CF 52), Fabienne CHICHE (BF94)
  • Les secrétaires de section et les militants : Raphaëlle REMY-LELEU (75), Lucas BOLIVARD (59), Paul MANON (59),Thibault LEBLANC (78), Laurent PERIN (59), Thomas BOUDIER-POTHIER (59)

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Tribune dans le Huffington Post : Pourquoi nous ne voterons pas la Charte des socialistes.


Pourquoi nous ne voterons pas la Charte des socialistes



Un monde d'avance 59 reconnaît que les Etats Généraux Des Socialistes dans le Nord ont permis à des camarades qui, d'ordinaire, ne prennent pas la parole, de s'exprimer sur ce qu'ils pensent du Parti socialiste et de son organisation. Toutefois dans la mesure où ces états généraux n'avaient pas vocation à discuter de la ligne du gouvernement et des choix idéologiques du Parti dans son soutien ou non à la politique mise en place par Manuel Valls, nous considérons toujours qu'un congrès, finalement organisé en juin 2015, eut été préférable.
Les résultats de ces Etats Généraux dans le Nord sont peu surprenants: les militants socialistes veulent plus de proximité avec les élus et que ces derniers soient plus présents et plus proches du quotidien des français. À l'instar de notre courant, une majorité des militants du Nord se sont vigoureusement exprimés pour demander le respect d'un non-cumul strict dans le temps et dans l'espace. Nous l'attendons encore!
Nombre d'entre nous a pris la plume pour écrire des contributions, pourquoi? Le texte national intitulé "Charte des socialistes pour le progrès humain" laborieusement accouché au sortir de ces Etats Généraux n'est qu'un texte aseptisé ne remettant aucunement en cause la politique menée par le gouvernement et sans reprise des propositions des militants. Ce texte censé définir "l'identité des socialistes" fait l'impasse sur les grands combats des socialistes: nationalisations, réduction du temps de travail, émancipation et justice sociale, ... Nos priorités transversales à prendre en compte dans toutes les politiques, y compris l'indispensable et urgente transition écologique, semblent ne plus avoir leur place dans l'identité des socialistes pour Jean-Christophe Cambadélis.
Pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres, Un Monde d'Avance 59 invite les militants socialistes à voter pour les candidats aux élections départementales de mars prochain mais de ne pas prendre part au vote sur la Charte qui nous est proposée, qui plus est, sans possibilité d'amendement. Cette diversion mal venue ne fera pas oublier le véritable enjeu pour notre Parti et les français que constituera le prochain congrès du PS les 5, 6 et 7 juin prochain.

Alexis Debuisson
Animateur d'Un Monde d'Avance Nord

Pascale Pavy
Conseillére Régionale
Membre du Bureau Fédéral du PS Nord

Jérôme Dehaynin
Secrétaire de Section de Wasquehal
Membre du Conseil Fédéral du Ps Nord

Franck Lesueur Bonte
Membre du Conseil Fédéral du Ps Nord
Secrétaire de Section Adjoint de Lille Centre

Rencontre Militante avec Guillaume Balas





Cher-e-s Camarade,

Un Monde d'Avance Nord t'invite le Mercredi 10 Décembre à 18h45 à la rencontre militante présence de Guillaume
BALAS en Fédération du Parti Socialiste de Nord.


Nous y traiterons l’actualité politique nationale, européenne et internationale, ainsi que le mouvement de Vive la gauche ! 

ETATS-GÉNÉRAUX PS : UMA APPELLE À NE PAS PRENDRE PART AU VOTE DU 3 DÉCEMBRE

Argumentaire sur la Charte des socialistes 
I. Le déroulé des Etats généraux
Le déni de la parole militante. Les Etats généraux sont un objet non identifié. Ni déclaration de principe, ni Congrès, ce montage hors sol a pour but de définir l’ « identité socialiste » selon Jean-Christophe Cambadélis. A la Rochelle, un appel à contribution a été lancé. Nombreux sont les camarades qui ont pris la plume pour exprimer leurs idées. Pourtant, le processus débouche sur un texte aseptisé, qui évite tout débat sur la politique menée par le gouvernement et sans reprise aucune des propositions issues des réflexions des militants socialistes.
Un processus d’amendements cadenassé.La direction du Parti socialiste a ouvert aux différentes sensibilités le droit d’amender le texte le temps d’un week-end. Il en résulte que là où UMA a porté le débat, la réponse a été au mieux de modifier le texte à la marge. Certains thèmes n’ont même pas pu faire l’objet de débat (la compétitivité, le rapport aux déficits…)
II. La ligne politique
Une ligne politique Valsiste, le retour de la « troisième voie » blairisteL’objectif de redéfinir l’identité socialiste se heurte à la volonté affirmée de ne pas discuter l’action des socialistes au pouvoir. Le texte s’inscrit dans une dérive sociale-libérale qui se retrouve dans les 13 occurrences de l’expression « nouveau progressisme » chère à Blair, Schröder et Clinton à la fin des années 1990 et rejetée par Lionel Jospin.
Sur la caractérisation de notre action, le texte abandonne l’expression de « réforme radicale » pourtant fruit d’un compromis en 2008 lors du vote sur la déclaration de principe du PS.
Sur les combats historiques du PS,le texte fait l’impasse sur la diminution du temps de travail ou à la place des nationalisations (ne serait-ce que la régie de l’eau dans certaines collectivités). Au cœur des combats du parti socialiste d’Epinay, ces solutions sont évacuées.
Sur l’encadrement de la finance, le texte reste évasif et flou pour ne pas porter le combat là où le gouvernement recule. Par exemple, la taxe sur les transactions financières, citée à deux reprises, n’est pas définie comme intégrant l’ensemble des produits financiers échangés (actions, obligations, produits dérivés). Cet « oubli » renvoie au refus du gouvernement français de s’engager pour une vraie régulation. Comme un paradoxe, ce sont les conservateurs allemands qui poussent en faveur d’une intégration des produits dérivés, source des spéculations les plus folles, quand le gouvernement socialiste français recule sous la pression des banques.
Sur l’Europeles objectifs fixés sont plus que faibles. Là où Henri Emmanuelli avait intégré l’objectif « fédéraliste » à l’ADN socialiste en 1994, ce texte l’évacue. Ceux qui se disent « européistes » tournent le dos à un combat cher à la gauche socialiste et sociale-démocrate européenne.
Sur la transition écologique,bien que certains de nos amendements ont permis d’avancer sur ce thème, le texte reste très flou et ne fait pas de l’écologie un axe transversal au cœur d’une identité renouvelée.
Sur les aides aux entreprises, la formulation employée vise à justifier les aides non conditionnées accordées par le gouvernement. La notion de « compétitivité », au cœur de la réflexion sur l’entreprise, laisse peu de place à une analyse critique de l’action gouvernementale. L’aide fiscale aux entreprises ne peut être pensée sans conditionnement. Il ne s’agit en aucun cas de limiter l’action de l’Etat à une simple « demande [de] contrepartie » comme écrit dans le texte.
Sur la liberté de conscience,le texte fait explicitement référence à la religion musulmane. Certes, il s’agit de montrer le clivage avec la droite et l’extrême droite. Néanmoins, une référence si ancrée dans le contexte ne constitue en rien une réponse sur l’identité socialiste en matière de laïcité et de liberté de conscience.
Sur les institutions.Loin de toute référence à un nouvelle République, le texte inscrit le PS dans la logique de la Ve République. Aucune réflexion ni proposition sur les pouvoirs du Parlement, la place du Président de la République ou le rôle du citoyen. Le rapport à la souveraineté n’est jamais abordé.
Pour toutes ces raisons, qu’elles touchent au fond du texte ou à la prise en compte de la parole militante, Un Monde d’avance invite les militants à ne pas prendre part au vote. Cette diversion ne doit en aucun cas détourner les adhérents socialistes du seul évènement interne au PS à enjeu : le Congrès du 5, 6 & 7 juin 2015.